HISTOIRE LITTERAIRE DU XIX° S. (CM)
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HISTOIRE LITTERAIRE DU XIX° SIECLE
● Repères historiques : la Fin de l'Empire, la Révolution
→ Le roman, vecteur mémoriel
Socle du XIX° siècle, le roman et la poésie seront les principaux vecteurs de mémoire des origines empiriques, mais l'Histoire elle-même est une histoire qui se rejoue ; on se remémore en rejouant la Révolution en permanence. Ce qui caractérise le XIX° siècle est ce phénomène de “replay”.
1792 : Proclamation de la République (Septembre). La Nouvelle République doit faire face à la Monarchie qui proteste.
1793 : le 21 Janvier, la Convention vote la peine de mort, le Roi est guillotiné. Les armées étrangères menacent les territoires français et les révoltes sont nombreuses au sein du pays. Le régime de la Terreur e développe, déclenché par le Comte du Salut Public, qui met en place un tribunal d'exception ayant pour but de juger les opposants à la République (40 000 morts), c'est-à-dire les Bleus.
1794 : La Terreur prend fin, Robespierre est évincé et guillotiné. Mise en place du Collectoire, un régime collégial très vite corrompu. Bonaparte sort de l'ombre après les campagnes d'Italie ; sa notoriété croissante fomente un coup d’État.
1799 : Coup d’État du 18 Novembre. Fondation du Consulat ; à la tête de la France se trouvent trois consuls dont Bonaparte.
1802 : Bonaparte se fait élire consul à vie.
1804 : Bonaparte se fait élire Empereur héréditaire par le Sénat. Début de l'Empire, Bonaparte devient Napoléon.
1805 : victoire de Décembre.
1812 : Fragilisation de l'Empire, opposition des monarchies Européennes, retraite des Russes et défaite de Napoléon.
1814 : Dernière campagne de Napoléon, défaite contre la Prusse, l'Autriche et l'Angleterre (6 Avril). Napoléon abdique et est envoyé à Myldèbe (île méditerranéenne). Retour de Louis XIIX (frère de Louis XVI), il ne restera pas au pouvoir.
1815 : Échappé de Myldèbe, Napoléon reconstitue son armée et son pouvoir, ce qui entraine la fuite du Roi en Belgique. Cette période est appelée “les 100 jours” (Mars – 18 Juin). Le 18 Juin, bataille de Waterloo ; défaite de Napoléon et abdication. Il est envoyé à Sainte Hélène où il mourra en 1821.
● Le Mythe Napoléonien
Napoléon-Bonaparte a lui-même orchestré sa légende. Pendant plus de 10 ans, les français ont vécu avec le “Bulletin de la Grande Armée”, qui rendait compte des campagnes, de l'état des troupes, des victoires. Affiché sur tous les bâtiments publics, c'était un instrument de propagande. Abreuvée à cette Histoire en direct, la France vit la période comme glorieuse, ce qui laissera un grand vite au départ de Napoléon. D'ailleurs, dans les années 1840, Louis-Philippe fera ramener les cendres de Napoléons aux Invalides.
→ La peinture, vecteur mémoriel
David et Gros sont les deux peintres qui collaboraient avec Napoléon, dont l'image et les exploits sont perpétués à travers des peintures telles que “Napoléon franchissant le Col du Saint Bernard” (David – Napoléon traversant les Alpes), propageant une image grandiose de faits banals et prosaïques, transformés afin d'incarner le Héros de la France.
Napoléon apparaît dans de nombreuses œuvres, notamment chez Hugo, Balzac ; chez Stendhal, il ne fait pas d'apparition bien qu'il soit le sujet principal de l'attention. Balzac lui-même se compare à Napoléon tel que le général des armées de ses personnages.
→ La Femme de trente ans, Balzac
Commencement en Avril 1813 (départ de Napoléon pour l'une de ses dernières campagnes), le roman traite de la vie rocambolesque de Julie, tombée amoureuse d'un soldat, avec qui la relation ne fera que s'entacher. Tromperies, relations ambiguës entre parents et enfants, une famille déstructurée sont les thèmes de cette œuvre.
EXTRAIT :
contexte : Les Tuileries, l'armée défile devant des spectateurs. Julie s'est rendue à Paris pour voir l'homme qu'elle aime ; elle s'extasie devant le paysage riche des bâtiments et devant les troupes. La France s'apprête à dire adieu à Napoléon, et s'ils lui reconnaissent des tords, chacun sent grandir un grand vide à l'approche de son départ. Apparition de Napoléon en uniforme, centre de toute l'attention. Scène grandiose, empirique, émotionnelle ; Napoléon inspire la gloire, l'inspiration, la grandeur, le respect.
Il est ici question d'une apologie de Napoléon, qui est présenté comme exaltant le peuple et inspirant la grandeur. Balzac se révèle par le texte comme un admirateur forcené de l'Empereur, bien qu'il soit monarchiste de la vieille école. Dans cet extrait, la Nation est unie envers Napoléon, malgré qu'à l'époque la France soit un pays divisé.
Cette description laudative de Napoléon offre une idée d'admiration qui rend surnaturel l'Empereur, l'atmosphère est assez merveilleuse, et le temps semble figé jusqu'à ce que Napoléon monte sur son cheval.
● La Restauration
Le régime se met en place après 1840 ; Louis XVIII veut renouer avec le passé : retour du drapeau blanc de la Monarchie, et le règne du Roi débute en l'an “19”, comme s'il était au pouvoir depuis tout ce temp, dans un désir d'effacer de l'Histoire la période Napoléonienne et donner continuité à la Monarchie. La chrétienté redevient religion d'état, afin de réaffirmer l'alliance avec l’Église.
Néanmoins, la Restauration est obligée de suivre les changements découlant de la Révolution : création de la Charte (texte garantissant un certain partage du pouvoir, qui évolue vers un certain parlementarisme). Des députés sont élus par les plus riches et les plus puissants.
Louis XVIII a été un Roi impopulaire et n'a jamais gagné les faveurs du peuple. Son retour, provoqué par les alliances extérieurs opposées à Napoléon, va mal passer auprès des français. La Monarchie aura pour image un homme gros et impotent. En 1818, les français ne respectent plus l'image royale.
En 1824, Charles X accède au trône ; il va accentuer le durcissement ultra-royaliste de la Monarchie. Sacré à Reims, il voudra redorer l'image royale et renforcer l'alliance avec l’Église ; par ailleurs, il créé une loi qui vaudra la peine de mort au blasphème, ainsi qu'une loi d’indemnisation des émigrés (les nobles avaient fui la France durant la Terreur), loi qui n'a pas eu l'effet escompté étant donné la pauvreté du Trésor Royal. Cependant, le Parlement penche de plus en plus vers l'opposition contre Charles X et s'oriente à Gauche, générant ainsi la dissolution du Parlement demandée par le Roi. Les élections suivantes vont créer un Parlement encore plus libéral, engendrant ainsi une suspension du pouvoir du Parlement et la censure de la Presse. En Juillet 1830, la révolte éclate.
ÉTUDE DU TEXTE :
Balzac, à travers le texte, exprime sa fascination pour le sublime moral de l'aristocratie, exemple à travers les yeux des enfants. L'aristocratie est représentée comme déchue de son statut de marque.
Deux registres :
- une visée idéologique de la classe sociale aristocratique qui refuse de s'adapter à son temps. Le bourgeois est clairement défini comme inférieur à l'aristocrate.
une visée esthétique ; les aristocrates créent une forme de grotesque : rires, divertissement, épouvante. C'est à la fois l'homme Balzac qui exprime ses idées conservatrices et l'artiste Balzac qui décrit l'aspect esthétique de ces vestiges de l'Ancien Régime.
● La fin du Régime
En 1829, les relations entre le Roi Charles X et le Parlement se désagrègent ; dissolution, conflits, la Presse est interdite. Commencent alors 3 journées sanglantes, les 3 Glorieuses, où les parisiens obligent le Roi à abdiquer. Le Régime tombe, mais la révolution va être volée aux parisiens ; la Monarchie se remet en place sous Louis-Philippe, dit “le Roi Bourgeois”, monté sur le trône par les députés. Il fait partie de la branche cadette de la famille royale d'Orléans, et il est choisi pour les idées modernistes de son père, qui avait été favorable à la Révolution de 1789. Il incarne un juste milieu, éloigné des excès du pouvoir populaire et de l'abus du pouvoir royal.
Ce régime va durer 18 ans et aboutir à la Monarchie de Juillet, qui va connaître un essor de l'activité économique, un accès à tous les pouvoir de la bourgeoisie (politq, écnmq). Les banquiers sont très privilégiés durant cette période. Néanmoins, les violences sociales sont de plus en plus fortes, et de plus en plus réprimées ; le salariat est beaucoup trop bas. Une classe d'ouvriers lyonnais va beaucoup faire parler d'elle : les Canuts. Ce sont des ouvriers indépendants, qui travaillent la soir et font concurrence à l'Angleterre dans ce domaine. En 1831 puis en 1834, deux révoltes éclatent, ce sont les révoltes des Canuts.
A partir de 1834, tous les espoirs de liberté se sont définitivement évanouis, et le régime durcit peu à peu. Des révoltes éclatent lors des funérailles d”un général napoléonien en 1832. Le Régime est scindé de divisions entre républicains et monarchistes, dont le camp même est divisé. En 1830, on compte deux camps de monarchistes différents : certains considèrent que Louis-Philippe est un usurpateur, légitimistes et orléanistes voient une monarchie qui doit suivre son cours pour prospérer politiquement et économiquement. Malgré les efforts de Louis-Philippe, qui ouvre le palais aux visiteurs afin de tenter un rapprochement avec ses sujets, la division du camp monarchiste va entraîner la chute progressive de la Monarchie de Juillet.
En Février 1848, la hausse du chômage et le déficit économique vont faire tomber le régime. Suite aux interdictions des banquets organisés par les républicains, les manifestations vont être de plus en plus fréquentes. Une fusillade sur un boulevard parisien entraîne 50 morts. Paris s'embrase le 23 Février, Louis-Philippe est contraint d'abdiquer. Les révolutionnaires sont bien décidés à mettre en place une République. Le 24 Février de la même année, la République est proclamée (une œuvre qui en parle : “L'éducation sentimentale”, Flaubert).
Afin de casser l'image de Louis-Philippe, le journal républicain “Le Canard Enchaîné” diffusait de nombreuses caricatures du roi-bourgeois, notamment celle de "la Poire", encore très connue aujourd'hui. Les bourgeois étaient également visés à travers les caricatures de banquiers, dessinés et décrits comme corpulents : “engloutisseurs d'argent”. L'une d'entre elle était très populaire : “le ventre législatif”, une caricature représentant une assemblée de députés gras et assoupis par leur corpulence, corrompus par les banquiers et les hommes d'affaire.
→ “Splendeur et misère d'une courtisane”, Balzac
Esther, jeune prostituée, tombe amoureuse de Lucien. Décidant de devenir honnête, elle se retrouve dans les griffes de Vautrin qui, lui aussi amoureux de Lucien, projete de la prostituer pour faire la fortune de Lucien. Vautrin va donc jeter Esther aux bras d'un vieux banquier, Nucinguen, qui la prendra contre de l'argent. Suite à la nuit passée avec Nucinguen, Esther se tuera de honte et de malheur.
La rencontre d'Esther avec Nucinguen :
Bois de Vincennes, pleine nuit, le banquier arrive dans une calèche dont le cocher est saoul. Ils se font d'ailleurs voler, avant de rencontrer une autre calèche. Le Baron aperçoit Esther qui rejoignait cette calèche, probablement louée, et en tombe immédiatement amoureux, malgré que la jeune femme, par pudeur et gênée, se cache sous son voile.
Dans l'esprit de Balzac, Nucinguen est double, car il est un génie dans le domaine des finances et des spéculations, c'est un as des négociations, mais il incarne également l'avidité de l'argent, et Balzac punit ce personnage emplit de trop de pouvoir et de richesses en le rendant amoureux de la petite Esther. Balzac le rend faible et impuissant, incapable de pouvoir sexuel tant il est délabré par l'argent, métaphorisé par un ventre symbolique. Esther se fait désirer et se moque de lui et de son corps encombrant. Pour Balzac, l'argent encombre l'organisme social, chose qu'il exprime à travers la corpulence et la personne du Baron.
Le Baron est projeté dans un conte de fée : atmosphère nocturne, suspension du temps, les hommes dorment tandis que les animaux parlent et complotent même afin que le riche Baron se fasse voler. C'est un monde onirique et de fantaisies que créé Balzac autour de cette rencontre.
Cependant, le matérialisme interrompt cette vision rendue possible du fait que le cocher, le valet et le Baron soient endormis et saouls. Lorsqu'il tombe amoureux, il ne comprend pas ce qui lui arrive et croit faire une indigestion : c'est encore une métaphore de sa richesse qui le rend incapable. Lorsqu'ils partent, c'est l'argent qui va démarrer l'action, la poursuite d'Esther. Le contre de fée est alors détruit par la présence du Baron et de sa richesse.
● Contexte historique : la Seconde République
Née dans un contexte d'exaltation collective, elle veut donner vie à une France réunie, fraternitaire. Elle nait sur des bases humanistes, abolition de l'esclavage, le travail devient un droit, la peine de mort est toujours d'actualité. Renversement des hiérarchies, l'ouvrier est celui qui devient l'homme du peuple, le héros national. Lamartine est à la tête du pouvoir, Victor Hugo siège à la Chambre des députés, George Sand rédige des bulletins et des articles et conseil des républicains. Le romantisme s'engage également en politique.
En Juin, le romantisme va subir le contre-coup de la désillusion de la II° République. Au Printemps, élections législatives : majorité de conservateurs. Lors de la mise en place du droit de travail, des ateliers nationaux sont construits afin de réguler le chômage. Cependant, le Gouvernement, de plus en plus conservateur, ne va plus subventionner ces ateliers, les ouvriers vont tenter une contestation, mais l'armée sera en envoyée. En Juin 1848, les ouvriers doivent faire face aux tirs. Puisque les romantiques s'étaient alliés à la République, ils perdent leur légitimité, et la République s'est sabordée elle-même.
En Décembre 1848, Lamartine, Caveigniac et Louis Napoléon Bonaparte vont se présenter à la Présidentielle. Napoléon sera le ressortissant en grande majorité, promettant d'améliorer la condition ouvrière et stimuler l'économie. Il rassemble à la fois les ouvriers et le peuple des campagnes, aussi, il est élu au suffrage universel.
● La montée en puissance de Louis Napoléon Bonaparte
Il va présidentialiser de plus en plus son régime et rassembler le plus de pouvoir, tentant d'obtenir le droit de se présenter une seconde fois, ce qui lui est refusé par le Parlement. Face à ce refus, il va faire un coup d'état en 1851. Toutefois, le peuple va se lever et il sera contraint à 19 ans d'exil. Il va vouloir faire accepter ce coup d'état au peuple à travers un plebicit, qui s'avèrera favorable. Le peuple se précipite dans les bras de son despote. Désormais, le peuple est suspicieux. C'est en Janvier 1852 que s'organisera le plebicit.
En 1853, V. Hugo s'adressera au peuple dans “les Châtiments”, demandant à “Lazare” (lépreux ressuscité par le Christ) de se lever contre le régime de Louis Napoléon Bonaparte, régime qui va durer jusqu'en 1856. La satyre va appeler Bonaparte “Napoléon le Petit”. Hugo est le seul à croire que la littérature peut encore influencer le monde, tandis que Baudelaire se dit “dépolitiqué” depuis le 2 Décembre, où son attachement à la révolution a fini sur une profonde désillusion. Flaubert fait également partie des écrivains qui se retirent de cette société. Après 1851, les grands écrivains perdent effectivement tout espoir. En Septembre 51, Flaubert va commencer l'écriture de “Madame Bovary”, ce qui va l'occuper durant 6 ans, pendant qu'Hugo appelle le peuple à se lever.
De 1848 à 1851, le glas du romantisme sonne avant de s'éteindre dans le désespoir. Le lyrisme disparaît pour laisser place au réalisme, découlant de cette absence massive d'espoir.
→ Extrait de “L'éducation Sentimentale”, Flaubert
Peu de temps avant la chute du Grand Empire, ce roman raconte la révolution de 1848, l'insurrection, et le coup d'état de Napoléon.
Ce sont les déboires d'amour de Frédéric Moreau, jeune romantique naïf qui va tomber fou amoureux de Marie Arnoux, femme mariée à un bourgeois, sorte d’entrepreneur qui va faire faillite, obligeant sa femme à vendre ses biens. S'opère également dans ce roman le passage du romantisme au réalisme, c'est la fin des idéaux de fraternité.
La mort de Mme Arnoux marque la fin de ce monde idéalisé qu'était le romantisme, c'est le début du Second Empire. Au Printemps 1848, on parle d'une époque où tout est encore possible. Frédéric veut se faire élire député et doit faire la tournée des clubs (des réunions politiques destinées à fournir des suggestions au Parlement). Flaubert en donne une vision très peu flatteuse, il ne croit pas à la parole politique et va s'en prendre à la rhétorique creuse des révolutionnaires de 48. Il insiste sur l'emploi de phrases toutes faites qui légitiment les idées révolutionnaires sans pour autant renvoyer à quoi que ce soit de précis (cf extrait 1).
Il énumère toutes les propositions et tous les termes proférés par les politiques (socialistes romantiques). Sous la Seconde République, le bas-peuple se met à parler de manière extrêmement sophistiquée : le peuple ouvrier s'approprie une langue qui n'est pas la sienne (exemple à la ligne 9). Les aristocrates viennent avec les moins sales et se font passer pour le peuple, qui est le “héros” des idées révolutionnaires (exemple aux lignes 10-11). Flaubert image la folie collective dans un carnaval d'imposteurs. Cette scène s'inscrit dans une période de troubles, qui tourne en rond, chacun veut apporter se pierre. Pour Flaubert, la question de la pauvreté est un cliché du “problème social” ; apporter sa pierre est pour lui un stéréotype de ces réunions politiques. Il représente ainsi les adeptes de ces réunions dans une débauche de rhétorique, un inversement de rôle ; la société française perd toute lucidité.
Frédéric doit écouter les différentes notions apportées au Conseil Général avant de prendre la parole. Il voit de nombreuses tergiversions, tout est inapproprié. Tout le monde se joint au Conseil pour donner son avis, le peuple s’exprime en foule depuis l'auditoire. Les propositions faites au “Club de l'intelligence” sont tout ce qu'il y a de moins urgent, la scène est burlesque, l'idéal dégénère, se dégrade.
Dans les deux derniers paragraphes, l'esprit de 48 est tourné en dérision par une avalanche d'idées fantasques, discutées par un auditoire grotesque. Pour Flaubert, la démocratie est le pouvoir de la crasse : la “démocrasserie”. Sa vision est globalement négative mais il faut aussi rappeler qu'il connaît déjà l'issu de ces idéaux.
● La mise en place du Second Empire
Le régime de Napoléon III se confond avec une idée de plaisir, c'est une société parisienne caractérisée par la parade, les cafés, les théâtres. La demie-mondaine n'est plus une courtisane (prostituée évoluant dans les hautes sphères de la société), aussi appelée la “cocotte”, se fait une place dans la société oisive et s'adonne aux plaisirs, possibles car nombreux sont les profiteurs, les entrepreneurs, les banquiers, et les professionnels de la spéculation immobilière sont des acteurs passionnés par l'idée de moderniser la France. Se lance alors le grand projet de transformation de Paris, sous la coupe du Préfet Haussmann. La société fortunée s’épanouit dans ce programme de grands travaux, qui va inspirer les poètes et écrivains (Zola, Baudelaire) : “La Curée”, “Les Rougon-Macquard” (1871), “Nana” (1880)...
Haussmann a le projet de racheter des maisons et des terrains, de faire des expropriations et raser des bâtiments afin de mettre en oeuvre ses travaux, c'est ici que se développent les malversations et le milieu de l'immobilier. Cette vie de plaisir sous le Second Empire est qualifiée de “vie à outrance” par Zola.
La fête Impériale célèbre tous ces plaisirs et incarne le Second Empire. “Nana” (Zola) s'insère parfaitement dans ce Paris de débauche ; c'est un personnage à la sexualité libérée, qui va corrompre toute la société. Zola entend montrer, à travers ce roman, la folie de la chair et de l'or. C'est l'âge d'or de la Demie-Mondaine, une société de femmes enrichies par cette soif de plaisirs en tous genres. Nana est dotée d'une mouche d'or ; envolée de l'ordure des faubourgs, c'est le messie de la sexualité, et elle empoisonne et corrompt non seulement les hommes mais aussi les familles (notamment la famille Muffat, dont l'homme, pour l'entretenir, va se ruiner, et la femme, qui va se mettre à tromper son mari et s'adonner à la dépravation, tandis qu'elle était une femme des plus respectables).
Zola parle d'une société en rut, “tout une société qui se rue sur le cul”, qui se déprave moralement et physiquement. Nana meurt le 2 Septembre 1870, juste avant la défaite de Sedan contre l'armée prussienne, atteinte de la petite vérole, ce qui, pour Zola, est important, car cette maladie va défigurer le personnage de Nana (cf polycopié).
A partir de 1870, les évènements vont être troubles, Paris est assiégée, le gouvernement se réfugie à Bordeaux. A Paris, les républicains refusent de se rendre. Le Gouvernement de Bordeaux va négocier avec les prussiens, la rédition est signée. Durant toute cette période, Paris est privée de nourriture et doit céder ses armes aux prussiens. Cependant, les parisiens refusent la rédition ; les républicains fondent la Commune de Paris. De Mars à Mai, Paris va vivre une deffervescence utopique, la société rêve à la révolution et aux nouveaux idéaux. La Chambre des Députés réfugiés à Bordeaux va retourner à Versailles et enverra l'armée contre les communards et engendrer une Guerre civile, que va gagner rue par rue l'armée : c'est la semaine sanglante (du 21 Mai au 28 Mai). Les Versaillais font 20 000 morts chez les communards, et des milliers de déportés. Les communards vaincus, le gouvernement conservateur de Versailles va déporter de nombreux membres de la Commune en Nouvelle-Calédonie.
Les écrivains tels que Jules Vallès et Victor Hugo vont s'inspirer de cette période comme matière littéraire.
A la fin de la Commune, on croit au rétablissement de la monarchie, cependant les monarchistes ne parviennent pas à s'entendre sur l'héritier au trône. Pour les uns, c'est Henri V qui doit monter au trône (héritier de la branche aînée), pour les autres, c'est la famille d'Orléans qui doit monter au pouvoir, avec pour emblème le drapeau tricolore. Légitimistes et Orléanistes en conflit, la monarchie ne peut tenir. Proclamation de la III° République en 1875, dans une idée originelle conservatrice. Vers 1880, elle se tourne vers le progrès : lois sur l'école, liberté de la presse. Progressivement, la République va mettre en place une libération de la société française, malgré qu'elle soit secouée par plusieurs mouvements sociaux, des scandales politiques, corruption, etc. Après l'affaire Dreyfus, la République bascule autour de 1894 (“J'accuse!”). Affrontements et manifestations violentes. Zola meurt en 1902, asphyxié.
Lors de la Panthéonisation de Zola, en 1908, un anti-dreyfusard va tirer sur Dreyfus.
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